Assurance auto et habitation : une montée en puissance de la sinistralité attendue pour 2025

Catastrophes naturelles, accidents de la route, consommation de soins... les assureurs mettent la main à la poche pour indemniser les assurés victimes d'un sinistre sur leur habitation ou leur véhicule. Problème : ces dépenses flambent depuis des années et cela se répercutent inévitablement sur les primes d'assurance de leurs adhérents.

La MRH soumise aux aléas climatiques

Les tempêtes, les inondations, la sécheresse et les autres événements climatiques extrêmes se multiplient à tel point que les experts tablent sur une augmentation significative du nombre de sinistres à indemniser en 2025.

Or les catastrophes naturelles et autres intempéries coûtent très cher aux assureurs puisqu'elles représentent :

  • la 2e cause de sinistre en MRH (assurance multirisques habitation) derrière les dégâts des eaux ;
  • mais aussi la 2e charge en matière de sinistres habitation derrière les incendies.

Or, le point des sinistres liés aux conditions climatiques devrait encore être renforcé puisque les assureurs ont désormais l'obligation de reloger leurs assurés pendant 6 mois en cas d'insalubrité de la résidence principale engendrée par une catastrophe naturelle.

Pour l'ensemble de ces raisons, les prévisions climatiques sont prises très au sérieux par les assureurs qui anticipent ces coûts supplémentaires à travers une augmentation des cotisations des multirisques habitation.

Une hausse des accidents de la route qui pèse lourd sur l'assurance auto

Pour la seule année 2023, les sinistres auto ont coûté 15,8 milliards d'euros aux assurances.

La responsabilité civile corporelle (garantie qui entre en jeu lorsque vous êtes responsable d'un accident impliquant des dommages corporels à autrui) représente à elle seule plus d’un tiers de la charge totale des sinistres auto (34%) et le premier poste de dépense des assureurs auto. Piétons, cyclistes, et usagers de trottinettes sont en première ligne : ils représentent un quart du nombre total de tués sur les routes.

Les dommages matériels occupent quant à eux la 2e et la 3e place des postes de dépense supportés par les assureurs auto avec en premier lieu les dommages couverts par la garantie dommages tous accidents (ou formule tous risques), suivis de ceux relevant de la responsabilité civile matériel (dommages causés à un autre véhicule que celui de l'assuré).

Quant aux bris de glace, ils représentent la première cause de sinistre auto mais ne pointent qu'à la 4e place en ce qui concerne la charge totale des sinistres auto : leur coût restant limité par rapport aux autres types de sinistres.

Tiers ou tous risques, j'assure mon véhicule

Assurance auto : très chère technologie !

En cas de sinistre matériel, tous les véhicules (à réparer) ne se valent pas !

Voiture autonomes, objets connectés, nouvelles motorisations… Ces technologies offrent des avantages indéniables en termes de prévention, de sécurité, de confort et de protection de l'environnement. Pour autant, elles complexifient la gestion des sinistres et alourdissent considérablement la note réglée par les assureurs.

Réparations plus coûteuses et risques accrus de pannes ou de dysfonctionnements, les véhicules électriques et hybrides sont loin de faire les affaires des assureurs :

  • la réparation d'un véhicule hybride coûte 25 % plus cher que celle de son homologue en version essence (l'écart est de 21 % entre la version électrique et la version essence) ;
  • les pièces auto coûtent 39 % plus cher pour un véhicule hybride que pour un véhicule essence.

Autre problématique à gérer pour les compagnies d'assurance : les systèmes de sécurité sont plus vulnérables. Conséquence directe, 88 % des vols de véhicules se font désormais sans effraction. Le piratage du système électronique a ainsi entraîné une envolée du nombre de vols de véhicules : + 18,9 % entre 2021 et 2023.

Santé : des dépenses en augmentation constante

Dans le domaine de la santé, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) a connu une augmentation significative cette année : + 3,6 %, en volume, par rapport à l’année dernière. Aucun poste de dépense n'a été épargné :

  • + 2,4 % pour les actes réalisés par des généralistes ;
  • + 4,1 % pour les actes des spécialistes ;
  • + 3,6 % pour les soins d’auxiliaires médicaux ;
  • + 6,6 % pour le transport médical.

Cette inflation médicale est liée à plusieurs facteurs :

En plus d'être confrontées à une augmentation du volume de soins, les mutuelles santé ont également été davantage mises à contribution pour leur remboursement par l'Assurance maladie qui a décidé, cette année, les mesures suivantes :

  • revalorisation des tarifs des médecins en 2024 ;
  • augmentation du ticket modérateur sur les soins dentaires, passant de 30 à 40 % ;
  • revalorisation des tarifs bucco-dentaires ;
  • revalorisation du dispositif Mon Psy ;
  • revalorisation des tarifs des masseurs-kinésithérapeutes et des soins infirmiers ;
  • remboursement intégral des protections périodiques réutilisables pour les moins de 26 ans.

Dès l'annonce de ces mesures, les organismes de complémentaire santé ont laissé entendre que de tels transferts de charges ne pouvaient rester indolores pour les assurés.

Besoins en santé : je compare les mutuelles en ligne

Et avec tout ça, à quelle augmentation de tarif s'attendre pour 2025 ?

Vous l’aurez compris, aucun de vos contrats d’assurance ne sera épargné par une hausse en janvier prochain. 

D'après les premières estimations communiquées par les assureurs et les observateurs du monde de la mutuelle santé, de l'auto et de la MRH, on peut s'attendre à voir les tarifs des contrats augmenter de :

  • 4 % à 6% pour les assurances auto ;
  • 8% à 12 % pour les assurances multirisques habitation ;
  • 5,5 % à 8,5 % pour les contrats de mutuelle santé, hausse à laquelle il convient d'ajouter 1 à 2 % supplémentaires pour les critères d'âge.